Édition du jeudi 19 février 2009
Le maire de Pointe-à -Pitre dénonce le «manque de forces» de police pour l'ordre public
Le maire de Pointe-à-Pitre, Jacques Bangou (DVG), a déploré mercredi le manque de forces de police pour «assurer l'ordre public», après qu'un syndicaliste a été tué par un tir provenant d'un barrage.
Venu dans la cité sensible Henri IV, où Jacques Bino, fonctionnaire des impôts, membre du syndicat CGT-G, a été tué, M. Bangou a relevé que «toutes les forces de police étaient mobilisées pour s'occuper des manifestations». «Et il n'y a plus personne pour assurer l'ordre public», s'est exclamé devant la presse l'édile, venu notamment faire le tour des magasins pillés ces derniers jours.
«Je suis outré, parce qu'hier soir 400 policiers ont été mobilisés pour protéger un supermarché Carrefour mais il n'y avait personne pour protéger les petits commerçants», s'est-il insurgé, tandis que le propriétaire d'une bijouterie pillée, «L'or du monde», se plaignait que la police ait refusé de se déplacer pour «des questions de sécurité».
Environ 150 militants de la CGT, munis de drapeaux rouges, sont venus se recueillir mercredi matin à l'endroit du drame et ont observé une minute de silence, avant de repartir sans incident.
La cité Henri IV, ensemble de 1.500 logements situé non loin de la mairie, est «le quartier populaire le plus ancien» de la ville et fait l'objet «d'un plan de rénovation parmi les dix plus importants de France», a souligné M. Bangou, relevant qu'il souffrait d'un très fort taux de chômage.
«Le vrai problème depuis 20 ans en Caraïbe, c'est la drogue, et partout dans nos cités sensibles, il y a beaucoup d'armes», a-t-il souligné.
Déjà, le maire de Pointe-à-Pitre a anticipé un retour au calme, embauchant 40 jeunes chômeurs qui seront payés au SMIC pour déblayer et nettoyer les rues. Mais mercredi, Pointe-à-Pitre vivait encore une situation chaotique. En l'espace de 5 km, pas moins de 17 barrages ont été recensés par un journaliste de l'AFP.
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